20 octobre 2017 - coordo1

Compte-rendu du stage sur l’oral (10 octobre 2016 et 16 mai 2017)

Stage REP

L’oral

10 octobre 2016 et 16 mai 2017

Progressivité : concernant l’enseignement de l’oral, il est nécessaire d’établir une progressivité à l’intérieur du cycle 3

En REP, des diagnostics sont à réaliser en CM1 et 5ème (début de cycle 3 et de cycle 4) en mathématiques et en français. La marche à suivre est explicitée sur cette page (site académique, action éducative, réussite éducative, éducation prioritaire, évaluations diagnostiques) :

http://cache.media.education.gouv.fr/file/education_prioritaire/80/6/presentation_et_mise_en_oeuvre_diagnostic_francais_608806.pdf

Voici le diagnostic académique en ce qui concerne le français :

 

Comprendre Écouter

CM1

5e  dont prévention de l’illettrisme niveau A2

Avoir envie d’écouter.

 

Avoir envie d’écouter et de participer à des échanges.
Identifier des expressions et du lexique liés à des sujets familiers ou dont on a déjà entendu parler.

·         On entend par sujet familier ce qu’apporte la vie quotidienne et ce qu’on apprend au sein de l’école.

Identifier des expressions et du lexique liés à des sujets familiers ou non, mais adaptés.
Pouvoir comprendre des messages familiers, simples et clairs.

·         On entend par le mot « message » toute information brève transmise oralement (parole, support audio, consigne, question, dialogue,…)

·         On entend par message simple un message sans implicite ou sous-entendu.

Pouvoir comprendre des messages dans des situations variées, messages qui peuvent contenir de l’implicite.

 

 

 

Comprendre Lire

CM1

5e  dont prévention de l’illettrisme niveau A2

Pouvoir lire de façon fluide puis automatisée. Pouvoir lire de façon automatisée pour entrer dans la compréhension des textes.
Pouvoir repérer une information explicite dans un support adapté textuel ou non textuel. Pouvoir repérer une information explicite ou implicite dans un support adapté textuel ou non textuel.
Pouvoir accéder à l’implicite d’un texte adapté lu par un adulte.

·         Le mot « texte » suppose une progression et une construction.

Pouvoir percevoir l’implicite d’un texte adapté.
Pouvoir mettre en œuvre une démarche pour interpréter un texte adapté.

·         On entend par interprétation d’un texte l’ensemble des stratégies mises en œuvre pour arriver à la compréhension d’un texte.

Pouvoir mettre en œuvre, en autonomie, une démarche pour interpréter un texte adapté.

 

Pouvoir comprendre l’essentiel d’un texte court, adapté et centré sur un thème connu, avec un lexique concret. Pouvoir comprendre, en autonomie, l’essentiel d’un texte adapté.

 

 

Ecrire

CM1

5e dont prévention de l’illettrisme niveau A2

Pouvoir écrire lisiblement. Pouvoir écrire lisiblement.
Pouvoir segmenter* les mots. Pouvoir segmenter* les mots.
Pouvoir écrire en respectant les correspondances* phonèmes-graphèmes. Pouvoir écrire en respectant les correspondances* phonèmes-graphèmes.
Pouvoir écrire en utilisant les graphèmes* les plus fréquents. Pouvoir écrire en utilisant les graphèmes* les plus fréquents.
Pouvoir maîtriser la ponctuation forte* de la phrase (majuscule, point). Pouvoir maîtriser la ponctuation forte* de la phrase (majuscule, point).
Pouvoir écrire une phrase simple (dont l’usage de la virgule*)

·         La virgule détermine des groupes syntaxiques.

·         Une phrase simple ne comporte qu’un seul verbe conjugué.

Pouvoir écrire une phrase complexe.

·         Une phrase complexe comporte plusieurs verbes conjugués.

Pouvoir écrire un paragraphe ou un texte court et cohérent.

·         La cohérence du texte, donc son sens, se mesure prioritairement à la lecture à voix haute.

Accepter de réécrire et de réviser ses écrits.

·         Réécrire, c’est écrire en plusieurs temps.

·         Réviser, c’est reprendre une production

Pouvoir commencer à mettre en œuvre le système orthographique. Pouvoir mettre en œuvre le système orthographique : formes verbales fréquentes, accords proches, orthographe lexicale.

Les termes suivis d’un astérisque renvoient déjà au système orthographique.

 

Parler

CM1 dire (interaction – échanges brefs, 1 à 2 minutes)

5e dire (interaction – échanges brefs, 1 à 2 minutes)

dont prévention de l’illettrisme niveau A2

Accepter le dialogue. Accepter le dialogue et y participer.
Pouvoir s’adapter à la situation de l’échange et à son interlocuteur. Pouvoir s’adapter à la situation de l’échange et à son interlocuteur.
Pouvoir recourir à des stratégies de compensation adaptées (gestes, mots approchants,…) Pouvoir recourir à des stratégies de compensation adaptées (gestes, mots approchants,…)
Pouvoir répondre. Pouvoir répondre, questionner et proposer.
CM1 dire (expression en continu, 1 à 2 minutes) 5e dire (expression en continu, 1 à 2 minutes)

dont prévention de l’illettrisme niveau A2

Pouvoir tenir un propos continu malgré les essais et les hésitations. Pouvoir tenir un propos continu et abouti malgré les essais et les hésitations.
Pouvoir décrire ou présenter des éléments familiers. Pouvoir décrire ou présenter des éléments familiers ou non.
Pouvoir raconter un événement vécu ou un fait familier. Pouvoir raconter un événement vécu ou un fait familier ou non.
Accepter d’exprimer sommairement ses goûts et/ou ses émotions. Exprimer ses goûts et ses émotions.

 

On parle de langage oral : en France, il est considéré comme au service de l’écrit alors qu’il peut et doit exister par lui-même. « L’oral fait vivre la langue », Claire-Blanche Benveniste. La trace écrite est une forme particulière de la langue.

Il faut donc :

– corriger sa posture d’enseignant

– faire sortir l’oral de sa transparence (en disant aux élèves ce qu’ils font)

– l’écrire au tableau (on écoute, on lit, on partage, on réfléchit, on répond, on débat, on questionne, on verbalise)

Souvent l’élève qui « parle », « oralise », pense qu’il ne fait rien, et il le dit lui-même (« là on ne fait rien mais après on va écrire »).

L’oral n’est pas fautif, il est et en cela constitue un point d’appui sûr pour l’élève.

Il manque une typologie de l’oral pour choisir ce que l’on peut travailler (l’oral en soi, l’oral social, l’oral à produire, l’oral pour comprendre, l’oral pour la langue, l’oral à recevoir, l’oral pour apprendre, l’oral pour écrire, l’oral pour lire, l’oral à apprendre). Et pourtant il faut l’enseigner. Par rapport aux domaines du socle :

– l’oral contribue à l’acquisition de la liberté (Domaine 3 La formation de la personne et du citoyen)

– l’oral contribue à l’acquisition du Domaine 2 Les méthodes et outils pour apprendre : on doit donc enseigner l’oral de manière explicite et observer la langue orale

L’oral à recevoir : = écouter et nommer cette écoute (l’oral a une visée, correspond à une situation d’énonciation, prend en compte autrui).

L’oral fil rouge :

durée minimale imposée qui augmente au fil de l’année et de l’avancée dans le cycle

travail du caractère explicite, continu et abouti du propos (tout n’est pas sous-entendu par la situation d’oral en classe donc on reprend le thème)

travail du caractère progressif et structuré du propos : on peut imposer une structure grammaticale, une relation logique

travail de reprise du propos précédent : concession et prise en compte d’autrui

imposer la présence d’un fait de morphosyntaxe : concordance des temps, forme verbale, discours rapporté, la négation complète…

plaisir du jeu verbal : métaphore, comparaison, alexandrin, registre soutenu, vocabulaire scientifique, tic de langage volontaire (« n’est-ce pas »)…

L’évaluation de l’oral :

Ni note ni grille. Elle se fait en classe entière sur des critères construits avec les élèves qui déterminent le niveau satisfaisant (ils sont au-dessus ou en dessous). Par exemple, est-ce que les lectures ont été émouvantes ?

On distingue trois postures :

– formative : elle permet d’établir la règle

– sommative : bilan collectif

– réflexive : autoévaluation par les élèves

Pour ce travail sur l’oral, il faut favoriser la présence psychique et physique : fermer les yeux, poser les mains, respirer lentement, voir le livre de Serge Boimare, Les Enfants empêchés d’apprendre.

Deux modes pédagogiques :

– intégrer l’oral dans « des séances d’apprentissage qui n’ont pas nécessairement comme finalité première l’apprentissage du langage oral »

– consacrer au langage oral des séance spécifiques

Deux apports pédagogiques nécessaires :

– fournir aux élèves des formules, des manières de dire, du lexique

– l’évaluation : identifier des critères de réussite préalablement construits avec eux et explicités par le professeur

Le recours aux enregistrements numériques (audio ou vidéo) qui permettront un retour critique sur les productions.

Le travail sur l’oral est plus efficace si ce sont les élèves qui doivent gérer et réguler la parole.

Les ressources à créer utilisées par les élèves à l’oral :

– des cadres de phrases

– un lexique qui correspond aux différentes situations d’oral

– un brouillon c’est-à-dire une discussion préalable avec les élèves comme brouillon du travail oral

Le débat réglé, des discussions à visée philosophique, Sylvain Connac :

– le président

– le reformulateur

– le maître du temps

– le synthétiseur

Le but est de parvenir à une définition (thème par exemple : qu’est-ce qu’une insulte?). Les élèves expliquent leur démarche et verbalisent ce qu’ils font. Le passage à l’écrit est rendu possible par la construction de la pensée qui s’est faite à l’oral. Puis reformulation orale avec un lexique précis. On peut installer des débats interprétatifs dès la maternelle avec un bâton de parole.

Pour donner de la place à l’oral on peut par exemple réviser avec les élèves en classe avant le contrôle ou l’évaluation, puis garder une trace sous forme de schéma.

Voir le document « Comment évaluer la compétence à communiquer oralement ? » sur Eduscol, Français, Langage oral, L’évaluation de l’oral (http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Evaluation_oral/44/7/8-RA16_C3_FRA_1_eval_oral_christ_dumais_599447.pdf)